Rencontre avec Baptiste Letelier

Nous avons interviewé Baptiste Letelier, 40 ans, atteint d'hémiplégie ( l'hémiplégie se caractérise par la non-fonctionnalité d'une partie du corps ). M. Letelier est né avec une malformation artério-veineuse mais il ne l'a su que lorsque les médecins lui ont ouvert le crâne par artériographie. Ancien bûcheron, son AVC a été provoqué par une rupture d'anévrisme alors qu'il travaillait ( il s'est d’ailleurs retrouver obligé de reprendre des études ).

Lors qu’est arrivé son accident, les médecins lui ont expliqué qu'il pourrait théoriquement récupérer l'intégralité de ses fonctions, mais que de nouvelles ruptures d'anévrismes risquaient d'arriver à l'avenir, et qu'elles lui seraient ,cette fois-ci, fatals. Il a donc préféré faire une opération au laser à Clermont-Ferrand, tout en sachant qu'il condamnait ainsi toute régression de son hémiplégie.

Il lui a fallu se ré-orienter dans un domaine complètement différent et passer six mois loin de sa femme et de ses enfants et il est ensuite parti à nouveau, durant six mois, à Nantes, pour se mettre à niveau. Enfin, il a du repasser son bac, ce qui lui a pris deux ans. En tout, il a vécu loin de sa famille durant trois ans. C'est sa femme qui fait aujourd'hui vivre leur famille, grâce à son métier d'institutrice. Et si M.Letelier fait ce qu'il peut pour passer le maximum de temps avec ses deux filles, cela reste très difficile. Au niveau des aides, il nous a expliqué que seule les personnes ayant un niveau de handicap reconnu au-dessus de 80% on a le droit aux aides : son handicap n'étant reconnu qu'entre 50% et 70%, il ne peut toucher aucunes indemnités et ne possède pas de carte de stationnement, alors qu'il en aurait réellement besoin.

M.Letelier a un temps essayer de pratiquer du sport en adéquat avec son handicap ( tel que le Hi Pong Ji où la musculation ) mais s'est vu contraint d’arrêter en raison de sa trop forte charge de travail nécessaire à la reprise de ses études. Il en est de même pour ses séances de kinésithérapie, pourtant indispensables à sa santé. Il est maintenant en BTS et voudrait devenir gestionnaire réseau. Selon lui il n'y a pas beaucoup de métiers adaptés en dehors de ceux apparentés à l'informatique car "quel patron voudrait de quelqu'un qui n'a qu'un bras ? "

Les seuls problèmes qu'il a rencontré au sein de l'établissement du LP2I sont l'architecture des toilettes, très peu pratique. Les professeurs ont également accepté qu'il emmène son siège ergonomique en plus de l'accès à l'ascenseur et de la dispense de la queue au self, ce dont il est très content.

Pour M.Letelier, le regard des autres n'a aucune importance. Il nous a même dit « s'en contre-ficher ». Pour conclure, nous lui avons parlé de notre projet, et il nous a dit penser que c'est une très bonne chose que l'on s'intéresse à la sensibilisation des enfants, et qu'on leur apprenne à porter un autre regard sur le handicap.