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Micros-trottoirs à Poitiers

  • Nina
  • 19 janv. 2017
  • 5 min de lecture

Nous nous sommes rendus à Poitiers dans le cadre de notre projet pour interroger les passants sur le handicap. Les résultats de cette étude sont très intéressants et ils vont nous aider dans la poursuite du projet, notamment pour mieux comprendre ce qu'aurait besoin d’apprendre les élèves auprès de qui nous allons intervenir.

Voici les questions que nous avons poser à des personnes dans la rue et les réponses qui nous ont été données :

Connaissez-vous des personnes atteintes d’un handicap moteur dans votre entourage ?

- « Non. » ( plusieurs fois )

- « Oui, ma mère, c’est lié à la maladie de Parkinson. »

- « Oui, mon fils. Il n’est pas en fauteuil roulant mais il a des difficultés à se déplacer. »

- « Oui, un ami de mon fils et le fils d’un ami.

-" Au moins deux. L’une a un handicap moteur et l’autre est tétraplégique. »

Pensez-vous avoir été assez sensibilisé au sujet du handicap lors de votre jeunesse et au cours de votre vie ?

( réponses d'une lycéenne ) - « Oui, c’est un sujet qu’on a souvent vu, on nous en parle assez à l’école ; on nous a expliqué différentes pathologies. En plus on était dans un collège où il y avait une classe d’élèves en situation de handicap. »

- « Je pense oui, je suis enseignant donc c’est un sujet dont on parle souvent. Il y a eu des évolutions pour l’insertion des élèves handicapés en milieu scolaire. »

( réponse d'une jeune femme indonésienne )- « Moi je suis assez sensibilisée maintenant, mais chez moi, en Indonésie, je n’ai jamais été sensibilisée. »

- « Non, pas spécialement, mais je pense que quand on n’est pas directement concerné, on sait peu de choses à ce sujet. Mais on sensibilise sans doute un peu plus maintenant qu’il y a quelques années. »

- « Oui j’ai été assez sensibilisée au handicap, j’ai une formation d’infirmière, j’ai fait des stages dans des centres… »

( réponse d'une personne âgée )-« Non, de mon temps c’était un sujet peu abordé, même au niveau de l’éducation, et il n’y avait pas la télé pour nous informer. »

Selon vous, y-a-t ’il suffisamment de structures aménagées pour les personnes handicapées ?

( réponses d'une lycéenne )- « Non, enfin, je sais qu’il y en a au lycée Camille Guérin, mais c’est quand-même peu. Par exemple dans notre collège, ça ne fait que depuis l’année dernière qu’une rampe a été installée. Ça évolue mais ça prend du temps. Mais avant je pense qu’il n’y en avait pas assez. »

- « Je pense qu’il y a beaucoup de progrès à faire, mais on avance petit à petit pour les aider au quotidien, en tout cas il y a eu des changements par rapport à ce que j’ai pu connaître. »

( réponse d'une jeune femme indonésienne ) - « Comparé à chez moi, oui, il y a beaucoup de structures ici. »

_- « En France non, moi je vais régulièrement en Angleterre et la différence est flagrante. On voit beaucoup plus de personnes handicapées qui se promènent, en scooter électrique et des choses comme ça. On les voit partout, ils font leur courses, etc, en fait tout est fait pour eux. Essayez seulement de vous déplacer avec une poussette dans Poitiers, vous verrez qu’il y a des rues qui sont inaccessibles. Il y a des trottoirs sur lequel un fauteuil roulant ne passerait pas. »

- « Non, pour moi il n’y en a pas assez, il manque des installations pour leur permettre de faciliter leur mobilité. »

D’ après vous, est-ce que l’insertion sociale et professionnelle des non-valides diffère de celle des valides ?

- « Oui, personnellement, je pense parce qu’ils ont plus de difficultés pour effectuer des tâches, ça fait un peu peur aux employeurs. S’ils ont le choix entre une personne en parfaite santé et quelqu’un d’handicapé, ils préféreront la personne valide. »

-: « Même s’il y a des législations pour les intégrer, je dirai que ça diffère quand même, parce que ça demande des moyens, de l’adaptation, des investissements pour le milieu du travail… Toutes les entreprises ne vont pas s’investir dans ce genre de démarches. Mais bon, il y en a qui vivent très très bien, la preuve que c’est possible. »

- « Ca doit être plus difficile, je ne pense pas que tout le monde soit enclin à travailler avec un non valide. On ne pense pas qu’ils sont capables de faire aussi bien qu’une personne valide. »

- « Oui, certainement que c’est différent. »

-: « D’après ce que j’ai compris en ce moment ça se développe, c’est certainement plus facile qu’il y a quinze ou vingt ans. Mais par rapport à des personnes qui sont, mettons, en bonne santé, je pense que les employeurs y regardent à deux fois avant d’engager quelqu’un qui a un handicap. Mais ça se fait de plus en plus, il y a des obligations aussi je crois. »

Avez-vous déjà travaillé avec des personnes et plus particulièrement des enfants handicapés au cours de votre vie ou aimeriez-vous un jour le faire ?

- « Ce n’est pas forcément dans nos projets mais ça ne nous dérangerait pas du tout de travailler avec des handicapés. C’est bien qu’il y ait des personnes présentes pour s’occuper d’eux, les aider à s’intégrer... »

- « J’ai déjà travaillé avec des personnes atteintes de handicap comme la surdité, mais sinon non. »

- « Non je n’ai jamais travaillé avec des personnes handicapées mais j’aimerais bien, ce serait une chance pour eux et aussi pour moi. »

- « Non je n’ai jamais travaillé avec des handicapés mais le faire, ça doit être très difficile et je ne suis pas sûre que j’aurais supporté. Ça doit être difficile de passer sa vie, sa carrière, tout son temps aux cotés de personnes qui ont de moins bonnes conditions de vies que soi. »

- « Non, enfin seulement avec des jeunes handicapés mentaux. J’ai gardé de très bons souvenirs de ça. »

Enfin, quelles seraient vos réactions si vous vous retrouviez du jour au lendemain en situation de handicap moteur suite à un accident ?

- « Ce serait compliqué, déjà, on devra apprendre de nouveau à se déplacer, rien que par exemple monter des escaliers, ce ne serait plus possible. Et puis au niveau du travail, de la vie, que l’on soit scolarisé ou pas, tout change. »

- « Je pense qu’il sera difficile d’accepter le fait de se retrouver avec un handicap, mais après je pense que je commencerai à envisager de le surmonter, d’apprendre à vivre d’une nouvelle manière, enfin de continuer à faire ce que je fais mais différemment. Après au niveau de mon travail comme je suis enseignant je pense que ça ne poserait pas énormément de problèmes. »

- « Ca aurait un énorme impact sur ma vie, surtout psychologiquement j’imagine, ce serait très difficile à accepter. Au niveau de mon travail je pense que ça ne me poserait pas trop de problèmes, je suis enseignante. »

- « Ca ne me ferait pas rire, après, tout dépend du handicap mais si c’est un handicap physique moi j’aurais énormément de mal à le vivre. Le fait d’en ne plus pouvoir se déplacer seul, d’être continuellement dépendante des autres c’est quelque chose de lourd. C’est sûr qu’on ne peut pas retrouver la vie qu’on menait avant, à moins d’avoir un caractère très déterminé. Et ça retentit sur les autres, sur la famille, c’est un changement de vie total. »

- « Je pense que ma première pensée, ce serait par rapport à ma femme, parce que si je suis handicapé moteur, moi ce que j’imagine c’est que je ne servirais à rien. Par exemple actuellement je peux conduire ma voiture, c’est un moyen de liberté. Ma femme ne conduit plus pour des raisons médicales et déjà ça ferait un petit peu de liberté en moins. Surtout pour elle. En fait ma pensée ce serait « en quoi je vais l’handicaper, elle ? ». »


 
 
 

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